Je déambulais le long de la côte,
Porté par le concerto d’Aranjuez,
Le moral un peu bas à marée haute,
La nostalgie vive comme la braise.
A l’instar de tous les grands voyageurs,
Pris par la vie, nous étions une poignée,
Errant à la recherche du bonheur,
Et, sans le savoir, on s’en éloignait.
J’ai appris, au fil des ans qui passent,
Qu’il n’est nul besoin de chercher ailleurs,
Ce cher bonheur dont l’unique trace
Est présente au fond de notre cœur.
C’est le point de départ qu’on doit chérir,
En le perdant de vue, on s’en éloigne ;
D’où ce latent désir d’y revenir,
Fut-il au sommet d’une montagne.
Brûlons tous nos bâtons de pèlerins
Et optons pour nos contrées tranquilles ;
Refaisons à rebrousse-poil le chemin
Qui mène à nos terroirs et nos villes !
Si chronique, l’instabilité nuit,
Quel que beau l’ailleurs puisse paraître ;
Jamais la plante n’est plus épanouie
Que dans la terre qui l’a vue naître.