24 novembre 2018 6 24 /11 /novembre /2018 16:21

 

 

Je déambulais le long de la côte,

Porté par le concerto d’Aranjuez,

Le moral un peu bas à marée haute,

La nostalgie vive comme la braise.

 

A l’instar de tous les grands voyageurs,

Pris par la vie, nous étions une poignée,

Errant à la recherche du bonheur,

Et, sans le savoir, on s’en éloignait.

 

J’ai appris, au fil des ans qui passent,

Qu’il n’est nul besoin de chercher ailleurs,

Ce cher bonheur dont l’unique trace

Est présente au fond de notre cœur.

 

C’est le point de départ qu’on doit chérir,

En le perdant de vue, on s’en éloigne ;

D’où ce latent désir d’y revenir,

Fut-il au sommet d’une montagne.

 

Brûlons tous nos bâtons de pèlerins

Et optons pour nos contrées tranquilles ;

Refaisons à rebrousse-poil le chemin

Qui mène à nos terroirs et nos villes !

 

Si chronique, l’instabilité nuit,

Quel que beau l’ailleurs puisse paraître ;

Jamais la plante n’est plus épanouie

Que dans la terre qui l’a vue naître.

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21 novembre 2018 3 21 /11 /novembre /2018 20:03

 

Il est des fêtes très peu porteuses,

Auxquelles on va par complaisance,

Et des amitiés parfois douteuses,

Qui usent peu à peu l’indulgence.

 

Avec des amis de circonstances,

Je m’ennuyais avec le sourire,

Et serais rentré chez moi, je pense,

S’il m’avait été possible de m’enfuir.

 

J’écoutais donc d’une oreille distraite

Les propos des habituels bavards

Et m’évadais un peu de la tête,

Lorsque je la vis surgir de nulle part.

 

Elle vint prendre place en silence,

Juste à quelques pas de ma table,

Le regard empreint d’une souffrance

A fendre une âme charitable.

 

A peine assise, elle leva les yeux,

Souriante, comme pour s’excuser,

Ou faire semblant de se sentir mieux

Par égard pour ceux venus s’amuser.

 

Parmi les gens qui rient et dansent,

Je devais être le seul, ce jour là,

A avoir remarqué sa présence

Discrète, à cette soirée de gala.

 

Je fis mine de regarder ailleurs,

Par respect pour sa muette peine,

Car, pour ceux qui en ont gros sur le cœur,

Le regard d’autrui est source de gêne.

 

Je la vis sortir une cigarette

Puis chercher, en vain, de quoi l’allumer,

J’avisais une boite d’allumettes

Et en craquai une, puis qu’elle puisse fumer.

 

En retour de mon geste inattendu,

J’eus droit à un sourire sincère

Qui rétribua les heures perdues

A m’ennuyer avec mes compères.

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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 12:40

 

Ami, musicien de talent,

Fruit de mélancolie douce,

Dont la pudeur freine l’élan

D’amour et fait qu’il s’émousse ;

 

Frère de mon âme, qui ploie,

Quoi qu’on lui dise ou fasse,

Sous un sourire dont le poids,

Pesant, a fripé la face ;

 

Toi dont le café, toujours prêt,

Et l’oreille attentive,

Aident les amis égarés

Et les moraux à la dérive ;

 

Toi qui joue pendant des heures,

Pour le bonheur de tes hôtes,

Et dont les notes, en douceur,

Requinquent voisins et potes ;

 

Je te sens triste, ces jours-ci,

Le regard à fleur d’orage ;

Dis-moi la source de tes soucis,

Tournons ensemble cette page !

 

Faire pleurer ses notes soulage,

Faire chanter ses larmes aussi ;

La mélancolie n’a pas d’âge,

L’humeur avance en dents de scie.

 

Joue-moi quelque chose de gai,

Puis allons tous deux voir ailleurs

La foule rire et blaguer,

La vie n’en sera que meilleure !

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4 novembre 2018 7 04 /11 /novembre /2018 18:47

 

Ne te plains pas, mon cher ami,

On n’a que ce qu’on mérite ;

Plus ils criblent fin, nos tamis,

Plus nos amitiés sont réduites.

 

Tu sembles né pour vivre seuls,

Rien n’a de grâce à tes yeux,

Tu grognes et fais la gueule,

Ça inspire le « sauve qui peut ».

 

Autour de toi, plus personne !

Tu dissuades tout le monde,

On te fuit, on t’abandonne ;

Ta présence n’est plus féconde.

 

Tu regardes autour de toi,

Cherchant quelque bouc émissaire,

Pour justifier tes mauvais choix

Et sévir, si nécessaire.

 

Qu’as-tu fait d’autre que pleurer

Sur ce que tu crois pouvoir faire

Si les autres, ces demeurés,

Se mêlaient de leurs affaires ?

 

Ne pouvant plus te supporter,

L’autre choisit de se taire,

Ou te subit, l’air dégoûté,

Comme un mal nécessaire.

 

Les gens ne peuvent te juger

Qu’à l’image que tu projettes ;

A mon avis, tu dois changer ;

C’est là un conseil honnête !

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26 octobre 2018 5 26 /10 /octobre /2018 15:47

 

As-tu une idée de ce qu’est mourir,

Encore vivant, avec les yeux ouverts,

Mourir d’avoir aimé à en souffrir,

Et d’avoir subi mille et un revers ?

 

Sais-tu ce qu’il en coûte d’aspirer

A pénétrer un cœur déjà conquis…

De ne faire l’effort de respirer

Que dans l’espoir qu’il soit un jour acquis ?

 

Je doute que tu connaisses le poids

De la jalousie et des nuits blanches,

Passées à changer d’épaules sa croix

En attendant que passe ta chance !

 

Quand l’amour rétif te tient en laisse,

Et te traîne sans même un regard,

Sais-tu qu’en t’ignorant il te blesse

Mais que ton cœur te contraint aux égards ?

 

Il n’y a pas plus doux qu’un être épris

Dont l’amour se heurte à l’indifférence ;

Rien n’est aussi grand qu’un cœur incompris,

Qui se contente d’aimer en silence !

 

Depuis que l’homme a foulé la terre,

Et fait siennes les mers et les forêts,

Ce sont les amours qui guident l’univers,

Peu importent leurs centres d’intérêt.

 

Il y a ceux qui aiment la fortune

Et ceux qui sont portés sur le pouvoir,

Mais les meilleurs décrocheraient la lune,

Rien que pour la profondeur d’un regard !

 

Aimer est la plus belle des fins en soi,

Ne te décourage jamais, mon fils ;

L’amour fait beaucoup souffrir quelque fois,

Mais il vaut bien tous les sacrifices !

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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 20:31

 

 

Mon Algérie, pays des merveilles,

Mais aussi des grandes convoitises

Et des appétits qu’elle réveille

Chez ceux qui ne la voient que conquise.

 

Terre d’accueil, qui ne voit l’arrivant

Que comme un hôte à honorer,

Hélas, nombre de ses hôtes, souvent,

S’incrustent en maîtres auto déclarés.

 

Il a fallu, à maintes reprises,

Prendre les armes, afin d’enseigner

Aux malappris les leçons non apprises

Puis à la porte les raccompagner.

 

Terre des braves que rien ne soumet,

Malgré les invasions successives,

Qui mit en déroute de grandes armées

Mais pas la caste cupide et agressive.

 

Celle-ci, outre l’école et les mœurs,

S’attèle à saper notre dignité ;

Elle déploie son armée de voleurs

Dans chaque village, chaque cité.

 

Elle se constitue une clientèle

Parmi les médiocres et les corrompus,

Et jure par les zaouïas que sans elle

Le calme retrouvé va être rompu.

 

Elle ne mérite pas cette pénitence,

Ma pauvre Algérie de tous les martyrs,

Une jument racée sans défense

Livrée à tous les mulets et hamirs*.

 

Sans ces nuls, une telle génitrice,

Livrée à des étalons, donnerait

Une digne descendance de fils

Au lieu de ce ramassis de tarés.

 

Hélas, tels les brasiers crépitant,

Les meilleures des matrices, parfois,

N’engendrent que de la cendre, pour enfants,

Et finissent montrées du bout du doigt.

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24 octobre 2018 3 24 /10 /octobre /2018 20:16

RIEN QU'UN REGARD

 

Que ne donnerai-je pas pour ce regard

Qui se pose comme si de rien n’était,

Tel un soleil a la tombée du soir,

Sur l’horizon d’un cœur désenchanté?!

 

Je donnerai cher, pour qu’avec tes yeux

Je vois tomber leur lourd Rideau de cils,

Quand la nuit couvre d’étoiles les cieux,

Me laissant en proie aux rêves stériles.

 

Que la mort vienne, elle ne me fait pas peur,

Pour peu que ta respiration sereine,

Berce ma quête d’un sommeil moqueur,

Pendant les blanches nuits des lunes pleines.

 

Peu m’importe si la terre tremble

Et que fonde peu à peu la banquise,

Pour peu que nous deux soyons ensemble

Et que ton étreinte me soit acquise.

 

Toutes les fragrances d’un champ fleuri

Ne valent pas ton parfum naturel,

Lorsque tu virevoltes et tu souris,

Divine parmi nous, pauvres mortels.

 

Tu traverses la vie d’un pas tranquille,

Le charme innocent, le regard fatal,

Toujours bienveillante et volubile ;

Une douce présence qui fait mal.

 

Qui croise ton regard ensorceleur,

Ne peut pas ne pas baisser sa garde;

Tes yeux sont de ceux qui vont droit au coeur  

Puis s’enfoncent dans l’âme telles des échardes.

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 09:39

 

Sur un banc public, un quinquagénaire

Méditait sur la farce qu’est l’existence,

Additionnant les ambitions qu’il a dû taire

Et tous les rêves restés en souffrance.

 

A quoi lui servirait l’argent qu’il a épargné,

Maintenant que son avenir est derrière ?

Sa place au soleil il l’a durement gagnée,

N’ayant fait que caser du présent dans l’hier.

 

On voit toujours trop grand, en comptant l’avenir,

Et, de prudence en précaution, on cumule

De menus moyens censés un jour nous servir

A vivre une vie dont on n’a plus la formule.

 

Certaines quêtes ont un côté stérile

Dont on ne se rend compte qu’au bout du parcours,

Une fois l’essentiel sacrifié pour le futile

Et l’acte négligé au profit du discours.

 

Il arrive un moment ou on voit resurgir,

En flash-back, toutes nos erreurs et nos regrets ;

Le cœur congestionné, on ne peut qu’en souffrir

Sachant que le temps ne fait que ce qui l’agrée.

 

Pauvres êtres humains, petites natures,

Soyez humbles et vivez sans trop de calculs,

La force, tout comme la fortune, ne durent

Qu’un laps de temps, somme toute, ridicule !

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18 septembre 2018 2 18 /09 /septembre /2018 17:44

 

Ces temps-ci, dans les medias rodent des vautours

Qui sèment la haine et en récoltent les fruits ;

J’en connais un dont le nom rime avec jour,

Mais dont l’âme est plus obscure que la nuit.

 

Je le soupçonne de haïr dans le miroir

Sa petitesse - dont le seul fond de commerce

Est de se servir d’autrui comme d’un crachoir –

Car il vit de polémique et de controverse.

 

Quand on est petit, dans tous les sens du terme,

Et qu’on est trop fat pour se faire une raison,

On sévit contre plus petit, plus inerme,

Grattant chez autrui ses propres démangeaisons.

 

Ceux de pure souche n’ont pas crié haro

Sur d’autres couleurs ou d’autres religions ;

Ce sont les minables citoyens collatéraux

Qui le font avec zèle, et ils sont légions.

 

Je dis à ceux-là ce qu’on dit souvent chez nous :

Si on n’a pas assez de pudeur pour la honte,

On peut toujours aboyer comme un chien fou ;

L’oiseau dont le nid est sale meurt dans ses fientes !

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14 septembre 2018 5 14 /09 /septembre /2018 18:48

 

Avec le temps, on devient sélectif ;

Tout ce qui rentre, ne fait plus ventre.

Au fil des ans, l’esprit est plus créatif ;

Il ne tend l’oreille qu’à quelques chantres.

 

Il en faut plus que la simple beauté,

Pour combler notre imaginaire ;

La noblesse de l’âme peut compter

Beaucoup plus qu’un magnifique derrière.

 

Une personne intelligente,

Une fois que le corps a exulté,

Est toujours beaucoup plus attrayante

Qu’une incendiaire lolita exaltée.

 

Une belle phrase bien calibrée,

Par une madone sur le retour,

Est plus porteuse, en fin de soirée

Que le plus enflammé des creux discours.

 

Prendre son pied, oui, mais dans l’harmonie

Entre l’appel de la chair et l’esprit,

Car le charme d’un jour à l’agonie,

A l’heure crépusculaire, n’a pas de prix.

 

Oui, pour les fruits gorgés de vie, mais mûrs,

Car ceux encore un peu trop fermes,

Laissent en bouche un goût de sciure

Et plein d’ecchymoses sur le derme.

 

Il est un âge où les nuits glorieuses

Deviennent enfin une réalité ;

Il suffit d’avoir la main heureuse

Et de s’exprimer sans ambiguïté.

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