15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 10:29

 

Que mon regard se trouble... que je vieillisse,

Que mon poids soit double... que mes membres faiblissent,

Que j'aie trop de rêves... jamais réalisés,

Que mon soleil se lève... sur un regard blasé,

Que j'aie l'oeil qui larmoie... quand ton regard frise,

Que je tremble d'emoi... à chacune de tes bises,

Que mes aubes claires... ressemblent à mes soirs,

Que je doive taire... mes quêtes sans espoirs,

Que je tremble de rage... face à mon miroir,

Lorsque je vois l'image... qu'il ose me faire voir,

Que ça me plaise ou non... qu'un vilain engrenage,

Transforme en guenons... les belles de mon âge,

Tout ça, je l'encaisse... quelle que soit ma douleur ,

Mais là où le bât blesse... c'est quand je vois ma fleur

Souffrir, mise à mal... par les ans qui passent,

Perdant ses pétales... qui, un à un, cassent,

Quand je la vois souffrir... de n'être plus la même,

Alors l'acte de vieillir... cet horrible blasphème,

Me semble le pire... de tous les anathèmes.

Toute décrépitude... Après la floraison,

Est un coup très rude... porté à la raison.

Méchanceté gratuite... que ces vies éparses,

Qui sont ôtées trop vite... quelle horrible farce !

Le crépuscule de l'être... qu'on porte dans nos gènes,

Fait que l'acte de naître... n'en vaut pas la peine.

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15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 10:25

 

A peine me suis-je apprêté

A tirer profit de l’été,

Trop pris à trimer que j’étais,

Pour penser à en profiter…

Que voici les feuilles mortes

Dont les arbres las avortent,

Qui s’ammoncèlent à ma porte,

Avant même que je ne sorte.

 

Le passage à l’automne,

Viens trop vite et étonne ;

On le devine qui tâtonne

A travers les feuilles jaunes.

 

Que cherche-t-elle, au juste,

Cette saison un peu fruste

Qui soudain bombe le buste

Et jaunit arbres et arbustes ?

 

Reprocherait-il quelque chose

Aux êtres humains qui osent,

Maintenir à l’état d’hypnose,

Tant le papillon que la rose ?

 

Victimes du choc entre titans,

Que sont devenues les saisons,

Je ne sors plus de ma maison

Que pour d’impérieuses raisons.

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15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 10:14

 

Un papillon aux couleurs chatoyantes,

Dans mon jardin, surgit après la pluie,

Qui mit à mal les fleurs et les plantes,

Et fit tomber celles du galant de nuit.

 

Bien qu’en colère, elle est clémente,

Cette nature qui nous relance,

Pour qu’on pense aux relèves montantes

Et qu’on n’hypothèque pas leurs chances.

 

Rescapé du déluge miniature,

Sans précédent, qui noya ma ville,

Tu ressorts pour aider la nature

A survivre aux hommes imbéciles.

 

Papillon, légère créature,

Je viens humblement demander pardon,

Au nom de la source de pourriture

Que sont mes semblables peu regardants.

 

Deux couleurs leur occultent la beauté

De celles plus belles dont tu te pares,

L’or et l’argent qu’ils mettent de côté,

A la faveur d’un sort des plus bâtards.

 

Papillon, mon ami d’infortune,

J’ai peur pour toi et pour les abeilles,

En cette époque inopportune,

Où le sens des valeurs est en sommeil.

 

Dans mon quartier, ce gîte est l’unique

Qui accueille encore insectes et oiseaux ;

Ultime retranchement féérique,

Au milieu des bétons, câbles et poteaux.

 

Face à l’état des lieux, que faire ?

Je n’ai nulle arme que de pleurer

Avec toi, une époque où l’air

Etait encore sain à respirer.

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27 août 2019 2 27 /08 /août /2019 11:26

 

Quoi de plus beau qu’un rire de bébé,

Lorsqu’à l’improviste il éclate,

Juste au moment où vous êtes absorbé

Par quelque pensée des plus ingrates ?!

 

Les mouches. Quoi de plus irritant,

Qu’une mouche têtue qui se pose

Encore et encore, tout le temps,

Sur un faciès de bébé tout rose ?!

 

Les mouches d’automne sont tenaces,

Chassées, elles reviennent à la charge,

N’épargnent ni les pieds, ni les faces,

Ni les cuisines, ni les décharges.

 

Un bébé ça rit à gorge déployée,

Ça gesticule, ça bat des pieds, des mains,

Ça n’arrête jamais de babiller,

Cette aube claire de l’être humain.

 

Mais un bébé, ça pense différemment ;

Ça n’a de la mouche qu’une vague notion…

Un bref chatouillis né du mouvement

Des pattes. Une drôle de sensation !

 

Alors, une mouche ça fait rire,

Pour un bébé. C’est loin d’être dégoûtant,

Car il en est encore à découvrir

Ce qui fait qu’on soit triste ou content.

 

A l’innocent rire, sans préjugés,

D’un ange, je dois la bonne humeur

Dont les problèmes allaient me gruger,

Et la soudaine beauté des couleurs.

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26 août 2019 1 26 /08 /août /2019 13:48

 

La journée s’annonçait magnifique,

Les yeux clos, à l’ombre d’un parasol,

Sur l’étendue de sable féerique,

Léchée par des vagues que le vent affole.

 

C’est ainsi que la vie devrait être,

Egale à elle-même, belle

Et porteuse, au point de permettre,

Chaque soir un dîner aux chandelles.

 

Le ressac qui, tout en lissant le sable,

Emporte vos soucis dans un murmure,

Puis les confie à la mer charitable

Qui, en les noyant, guérit vos blessures.

 

En quête de répit, vos semblables,

Profitent d’une pose bien méritée,

Dans ce coin à la beauté ineffable,

Où vous êtes venu vous arrêter.

 

Les yeux mi-clos, entre vos paupières,

Vous regardez défiler les ombres

Des êtres qui occultent la lumière,

Faisant alterner les clairs et les sombres.

 

Détendu, après des mois d’attente,

Vous vous dites qu’elle vaut d’être vécue,

Cette vie de côtes et de pentes,

Où on compte souvent parmi les vaincus.

 

Vos écouteurs balancent en sourdine :

« Pourtant, que la montagne est belle »,

Un vieil air porteur qui illumine

Les souvenirs des années rebelles.

 

Plus le soleil cédait au crépuscule,

Plus les vagues devenaient audacieuses ;

Contraints les baigneurs, par groupuscules,

Désertaient cette côte radieuse.

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24 août 2019 6 24 /08 /août /2019 18:53

 

Je vois l’Afrique et m’interroge

Sur ces pseudos civilisés,

Venus promouvoir les loges

Chez ceux qu’ils ont colonisés.

 

Je vois de riches territoires,

Condamnés à l’indigence,

Dans des pays sans nul espoir

D’accéder à l’indépendance.

 

Faute de souveraineté,

Leur exploitation perdure,

Et faute de vraie liberté,

Leurs drapeaux sont de couverture.

 

Ceux qui ont connu le passé,

Vous raconteront la douleur

D’avoir un jour été chassés

Des terres chères à leurs cœurs.

 

Chez eux ils furent les derniers,

Après les races d’occupants,

Arrivés par bateaux entiers,

Pour prospérer à leurs dépens.

 

Ils crurent qu’en chassant l’occupant,

Leur bonheur était assuré,

Mais à cause de frères fripons,

Leur joie fut de courte durée.

 

N’en voulez pas à l’ennemi,

Cherchez plutôt ses complices

Qui, bien que de vos familles,

Complotent dans les coulisses.

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22 août 2019 4 22 /08 /août /2019 10:06

 

Qu’est-ce qui, ici bas, vaut la peine

Que s’habille de larmes, un faciès

Dont le port est digne d’une reine,

Et des yeux dont le regard est caresse ?

 

Demanda un ami à une belle,

Pensive, assise seule dans un coin ;

La raison est simple, répondit-elle,

J’ai trop de rêves et peu de moyens.

 

Quand on a soif de vivre, et trois fois rien,

Qu’on est seule, par les temps qui courent ;

Quand la santé est votre unique bien,

Et rien que vos rêves en fin de parcours…

 

Quand les regards de ceux qui vous plaisent,

Glissent sur vous sans vous apercevoir,

Et que vous vous sentez mal à l’aise,

Dans vos vieux habits qui sentent l’armoire…

 

Quand vous regardez s’amuser autrui,

Assise seule, à les observer,

Conjuguant au présent votre ennui,

Entre apitoyée et énervée…

 

Lorsqu’enfin, dans un accès de sagesse,

Vous vous dites, la vie est ainsi faite,

Et que l’homme que l’espoir caresse,

Est surpris dans les bras d’une conquête…

 

Découragée, vous cédez aux larmes

Et de nouveau, aux prises avec le spleen,

Vous vous sentez faible et sans armes,

Face aux hommes aux visées mesquines.

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22 août 2019 4 22 /08 /août /2019 10:03

 

Mon peuple, victime de tous les abus,

Bat le pavé, crachant sa colère

A la face de ceux qui, toute honte bue,

Se révèlent être d’indignes pères.

 

Vos enfants sortent chaque semaine,

Dégoûtés, vous crier leur ras-le-bol,

Sans violence, sans casse, sans haine,

Dénonçant la corruption et le vol.

 

Qu’attendez-vous ? Qu’ils perdent patience

Et oublient que vous êtes leurs aînés ?

Le cinq Octobre et ses violences

Sont le fruit d’abus durant des années !

 

Opportunistes, c’est l’heure du réveil,

Vous nous avez saignés à outrance.

On crie, vous faites la sourde oreille ;

Vous insultez notre intelligence.

 

On n’est pas dupe ; on vous connait bien.

Pour nous, vous êtes aussi contestables

Que le ramassis de cupides vauriens,

Arrêtés et déclarés coupables.

 

Même si vous combattez la vermine

Du clan adverse qui nous a coulés,

Nous savons devoir aussi notre ruine

A ceux épargnés par votre balai.

 

Faites bien le ménage puis partez,

En laissant les clés à la relève,

Ce n’est qu’ainsi que vous pourrez compter,

Vous et les vôtres, sur une trêve.

 

Tout autre acte nuirait à l’armée,

Qui reste notre précieux bouclier,

Par ces temps durs où règne désormais

Le dictat de leaders fous à lier.

 

Jouer sur la menace extérieure,

Dont notre peuple est bien sûr conscient,

Serait prolonger l’inutile douleur

Que subit l’Algérie de nos passions.

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15 août 2019 4 15 /08 /août /2019 19:15

 

Un vieil homme, au cimetière,

A chaudes larmes sanglotait ;

La mort, lui dis-je, mon père,

C’est le lot de l’humanité !

 

Il leva vers moi un regard

D’une éloquente tristesse,

Puis tout à coup devint bavard

Pour m’expliquer sa détresse.

 

Il est triste, voire un peu laid,

De se retrouver orphelin,

Même à quatre-vingts balais,

Dit-il, on manque de câlins.

 

Quand on a perdu ses parents,

Quel que soit l’âge qu’on atteint,

On appréhende d’être grands

Et de faire la même fin.

 

Sans eux en premières lignes,

Leurs enfants se sentent tout nus,

Ils tentent de rester dignes

Mais pleurent toute honte bue.

 

Être orphelin n’a pas d’âge,

Les plus à plaindre sont les vieux ;

Contraints, ils tournent la page

Une fois seuls face à Dieu.

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15 août 2019 4 15 /08 /août /2019 12:45

 

Une petite fille de quatre ans,

Toute pétillante de malice,

Eloigna grand-papa de grand-maman

Et exerça sur lui ses caprices.

 

Je t’aime bien, grand-papa, tu le sais,

Bien plus que le reste de la famille ;

Bien plus même que le chocolat au lait

Et le jeu avec les petites filles.

 

A toi, je ne cacherai jamais rien,

Parce qu’avec moi tu es très gentil,

Presque aussi gentil que le petit chien

Qu’on a offert à ma petite amie.

 

J’ai un petit secret à t’avouer,

Si tu promets de ne pas être jaloux,

Et continuer toujours à jouer,

La nuit, avec grand-maman, malgré tout.

 

Dis-moi ton petit secret, mon ange,

Il sera bien gardé, je te promets ;

Entre grand-maman et moi rien ne change,

Nous deux sommes unis à tout jamais.

 

Donne-moi dix sous et je te dirai

Avec qui grand-maman avait dormi,

Le jour où tu es parti, en soirée,

Faire la fête avec tes amis.

 

Tiens, je te donne le double, chérie,

Dis-moi à présent qui est le coquin,

Qui a attendu que je sois parti,

Pour occuper mon lit à baldaquin.

 

Le coquin est plutôt une coquine

Qui aime se vautrer dans votre lit,

Qui vous aime bien, dit-elle taquine,

Et n’est que votre petite fille !

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