Les yeux de l’âme apaisée,
Se posent parfois en douceur
Et s’attèlent à réaliser
Le bilan mitigé du cœur.
Il est des rires bienfaisants,
Que j’aurais aimé avoir ri
Et des poèmes émouvants
Que je voudrais avoir écrits.
Il est des voyages lointains
Que je pleure de n’avoir faits,
Et des visages très sereins
Que je voudrais avoir aimés.
Ils des yeux ensorcelants
Dont j’aimerais les caresses,
Qui vous effleurent en passant,
L’air de rien, puis vous délaissent.
Il est des passions si fortes
Que j’aimerais revisiter,
Et des amours laissées pour mortes,
Que j’aimerais ressusciter.
Il est des mains secourables,
Que j’aimerais avoir tendues,
Et des paroles regrettables
Que j’aimerais non entendues.
Il est des mots dont la douceur
M’aurait tellement fait du bien,
Hélas perdues dans les rancœurs
Et l’orgueil qui n’apporte rien.
Il est des chemins divergeant
Que j’aurais voulu voir croisés,
Et de grands rêves gratifiants
Que j’aimerais concrétiser.
Ah, si je pouvais tout changer !
Ah, si… Mais l’espoir persiste ;
Il ne suffit pas de songer,
Il faut aussi que j’insiste !
Poème inspiré par la dernière scène du fim "train de nuit pour Lisbonne"
Aujourd’hui je me sens triste, serre-moi fort :
J’ai besoin de tendresse, encore et encore…
Je me sens m’éteindre, entretiens ma flamme ;
La chaleur humaine est le suc de l’âme.
Je veux que ton étreinte soit chaleureuse,
Pour faire passer une vérité douloureuse :
Les plus belles années de ma vie ont filé
Telles des anguilles, entre mes mains huilées ;
Je n’en ai vues s’écouler que quelques unes,
Et déjà, tel un loup, pleurant au clair de lune,
Je confie à la nuit noire ma frustration
D’avoir été sans être… sans consolation.
Je ne me souviens que des vaines résolutions
Prises les veilles, dans les draps des frustrations,
Lorsque les journées ne tiennent pas leurs promesses
D’être porteuses d’amour et de richesses.
Au fil du temps, j’étais certain d’avoir mené
Une vie intense et pourtant, les années
Bien qu’en apparences riches et houleuses,
Une fois le bilan fait, semblent bien creuses.
Il est vrai qu’on aura beau manger à sa faim
Une vie durant, il suffit d’un jour sans pain
Pour oublier tous les banquets et les fêtes
Et ne se souvenir que du temps de disette.
Peut importe l’orthodoxie des choses,
Où la conformité aux convenances ;
Si pour être heureux il faut qu’on ose,
Osons quoi que l’on dise ou qu’on pense !
Il faut savoir prendre sans exiger,
Ce que la vie veut bien nous concéder.
Les belles choses sont à partager,
Car on tue ce qu’on tient à posséder.
A vouloir tout mettre dans un moule,
On banalise l’originalité.
Si on noie la beauté dans la foule,
On lui fait perdre sa singularité.
Les sentiers trop battus sont poussiéreux ;
La conformité bride les élans ;
Le nivellement ne rend pas heureux ;
L’excès de règles fait tourner en rond.
La note qui charme nos oreilles,
Même fausse a sa raison d’être ;
Les rêves qu’on fait à l’état de veille,
Donnent les joies qui peinent à naître.
Si tout ce qu’on fait à sa manière,
Peut faire renaître le sourire,
Même si les autres le voient de travers,
Il demeure un chemin à parcourir !
Je ne t’aime plus mais viens près de moi,
Je n’ai pas pour toi l’indifférence
Avec laquelle tu me traitais parfois,
Lorsque je te convoitais en silence.
Viens par là et laisse parler ton cœur.
Vide-le de toute la souffrance
Qui, ces derniers temps, brouille ton humeur
Et étouffe ton exubérance.
Celui que tu avais assimilé
A une révision à la baisse,
Pour tes ambitions de star adulée,
Devient un rêve que tous caressent.
Je ne vais pas pour autant t’en vouloir,
Ni me réjouir de voir ton cœur brisé ;
Je t’offrirai mon épaule ce soir ;
Pleure jusqu’à ce que tu sois apaisée.
Un cœur qui a connu la souffrance
Se purifie et devient plus humain ;
Il sait quand faire preuve d’indulgence,
Et quand tendre la main à son prochain.
Je ne promets pas mon cœur, il est pris,
Mais je peux te donner mon amitié ;
Celui que tu n’avais jamais compris
Te comprend et t’épargne sa pitié.
à un ami basé à Paris, qui se reconnaîtra peut-être...
Sous d’autres cieux il va, en quête du bonheur
Auquel il n’a pas droit dans son propre pays ;
La liberté et la joie, chères à son cœur,
Sont des aspirations que les siens ont trahies.
Suivant une voie qui mène il ne sait où,
Il fonce droit devant, se fuyant à lui-même,
Perdu dans les dédales de ses rêves fous
Et des craintes qui dans sa tête essaiment.
Il ploie sous le poids des innombrables rêves
Qui ne semblent pas prêts de se réaliser ;
Il est épuisé par la traque sans trêve
D’une paix intérieure jamais concrétisée.
Il est partout étranger, même sur sa terre,
Car il refuse de s’asseoir entre deux chaises ;
Il dois déranger en respirant le même air
Que ceux dont les regards mettent mal à l’aise.
Le spleen règne en maître sur son être rejeté
Qui, en exil, peine à se sentir chez soi.
Il ignore ce qui en lui peut rebuter
Et faire qu’il se heurte à autant de froid.
Il va, rasant les murs, soucieux de ménager
La susceptibilité de qui le rejette.
Parfois il a même l’impression qu’on l’a jugé
Inaccessible aux souffrances muettes.
On a tous au moins une fois été étranger,
Et qui ne l’a pas été peut un jour l’être ;
Nul n’est à l’abri de la faim ou du danger ;
C’est Dieu qui en décide ; il est seul maître !
Au début, il y avait d’abord la rose,
Puis Dieu, peiné de la voir nue et maltraitée,
A dû y réfléchir et, après une pause,
Trouva une solution qu’il crut plus adaptée :
Il en couvrit la tige d’épines acérées
Et, croyant l’avoir ainsi mise à l’abri,
La bénit et se détourna d’elle, rassuré,
La livrant à son sort, dans ce monde pourri.
Hélas, la rose ayant un cœur comme nous tous,
Ne priva personne de l’infinie beauté
Que cache un bouton de rose qui pousse,
Ouvrant son cœur doré à notre curiosité.
Petite rose, n’ouvre jamais ton cœur tendre
Au regard intéressé du premier venu ;
La première chose qu’il fera c’est te vendre
Par bouquets anonymes, sans t’avoir connue.
Protège ton joli cœur, il est ton ventre mou ;
N’en révèle ni le parfum ni la beauté.
Te mettre à nu c’est comme mettre au clou
Ta vie, pour ceux qui ne pensent qu’à te l’ôter !