J’observe à distance le soleil,
Qui vient éclairer des mèches rebelles ;
Mon regard fasciné s’émerveille,
Sous le charme d’une jouvencelle.
J’ai au moins le double de son âge.
Je n’irai pas outre l’admiration
Que force parfois un doux visage,
Chez les vieux routiers férus de passion.
Chaque bouton promet une rose,
Et provoque un pincement au cœur,
Chez celui qui a très peu de choses
En offrande à autant de fraîcheur.
Quand, au terme d’un épuisant parcours,
On voit des boutons prêts à éclore,
On réalise qu’il reste trop d’amour
Et pas assez d’énergie dans le corps.
Les mieux à même d’apprécier la vie,
Sont ceux chez lesquels elle tient à un fil ;
On garde intactes toutes ses envies,
Derrière un air faussement tranquille.
Il y a dans chaque regard flétri,
Assez de tendresse pour compenser
La fougue qui quitte un cœur épris,
Et un désir fou de recommencer.
Faute d’amour, faites montre d’égards,
Pour les aînés qui vibrent encore,
Au diapason de vos tendres regards,
Car au fond de leurs cœurs un enfant dort.