30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 08:38

 

Est-ce bien toi, ma belle rescapée

D’un passé qui ne fait pas de cadeaux,

Assisse dans ce coin perdu, happée

Par les regards baladeurs des badauds ?

 

Je te retrouve après des années,

Au fil d’une promenade, sur un banc ;

Une rose en train de se faner,

Lasse de nager à contre-courant.

 

Je te vois pensive, l’esprit bien loin,

Coincé dans les interstices du temps,

Les bras croisés sur un regard éteint,

Le dos voûté sur un cœur palpitant.

 

Je crois m’entrevoir à travers ton spleen,

Toi qui, ado, alimentait mes rêves,

L’œil fatal, la démarche féline,

Telle une liane gorgée de sève.

 

Permets-moi, si tu n’attends personne,

D’ajouter ma langueur à la tienne,

Mon passé au tien dont l’écho résonne

Dans mes joies présentes et mes peines.

 

Viens brûler avec moi au feu très doux

Des tendres souvenirs qui se bousculent

Dans ma tête, au point de rendre fou

L’adulte encore épris qu’ils acculent.

 

Daigne ouvrir, même s’il se fait tard,

Ce cœur jamais aimé à sa mesure,

Qui continue de battre sans espoir

De voir se cicatriser ses blessures.

 

Peut-être qu’en recourant au partage

Du poids des souvenirs qui s’accumulent,

Nous parviendrons à tourner la page

Et écrire un nouveau préambule.

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26 janvier 2019 6 26 /01 /janvier /2019 06:53

 

A une soirée où des beautés creuses,

Sans contenu, exposent de la chair

Pour une assistance racoleuse,

Toi, dans ton angle mort, tu manques d’air.

 

Attentive et soucieuse de plaire

A des mâles qui te voient à peine,

Bien que déçue, tu restes solaire,

Blessée dans ton ego, mais sereine.

 

Ne déprime pas, douce créature,

Même si les autres te voient vilaine ;

L’important c’est de suivre ta nature,

Et d’être à tes propres yeux une reine.

 

La beauté est une notion relative,

Et ce qui pourrait plaire à certains,

N’a aucune valeur significative,

Pour ceux dont la vision porte plus loin.

 

Les rapports les plus durables reposent

Moins sur les signes extérieur de beauté

Que sur bien d’autres petites choses,

Comme la joie de vivre et la bonté.

 

Pour gagner les cœurs d’autrui, le secret

C’est d’en dépendre le moins possible ;

Garde l’esprit détaché mais le cœur prêt

A céder, à qui le prend pour cible.

 

Toi aussi tu es belle à ta manière.

Même en zone d’ombre, tôt ou tard,

Tu seras embrassée par la lumière

Clairvoyante d’un positif regard.

 

Il n’existe aucun être moche,

Sauf si on croise de vilains regards

Qui sont toujours chargés de reproches

Et n’ont pour les autres aucun égard.

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21 janvier 2019 1 21 /01 /janvier /2019 16:40

 

Ne parle pas de ce que tu ignores,
Toi dont les rares actes de charité
Obéissent à ton intérêt d’abord,
Quoique mimant la générosité.

La générosité, c’est un sourire
Plein de bonté, à celui qui doute,
Qui a rarement eu ce qu’il désire,
Pour avoir souvent fait fausse route.

C’est d’avoir la bonté de partager
Avec celui qui est dans le besoin,
Ce qu’on a tendance à engranger,
Croyant que l’existence n’a pas de fin.

La générosité, c’est de taire
Ce que l’autre a comme faiblesses,
Et s’abstenir, lorsqu’il est à terre,
De tirer profit de sa détresse.

Être généreux, c’est mettre l’accent
Sur les qualités et les mérites
Des autres, surtout lorsqu’ils sont absents,
Et taire ce qui chez eux irrite.

C’est de considérer ses semblables
Comme bons, jusqu’à preuve du contraire,
Et de rester malgré tout aimable,
Même s’ils vous font parfois des misères.

C’est aussi descendre de son piédestal,
Et faire même le clown, si besoin est,
Pour faire sourire ceux qui ont mal,
Quitte à fouler aux pieds sa fierté.

Oui, c'est ça la vraie générosité,
Si tu tiens malgré tout à le savoir;
Je te le dis sans animosité,
Car même en toi je vois de l'espoir

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18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 15:55

 

Tu parles d’amour, tendre bourgeon,

Sais-tu de quoi tu causes,

Toi qui as la fleur des saisons,

La fraîcheur du bouton de rose ?

 

Que sais-tu des dernières chances

Et du sens du « presque trop tard » ?

Que sais-tu de la souffrance

De ceux qui aiment sans espoir ?

 

Que sais-tu de l’amour amer,

Quand on perd ceux qu’on a aimé,

Qu’on vit le cœur à découvert,

Endolori à tout jamais ?

 

Que sais-tu des yeux asséchés,

Taris, que les larmes désertent,

Des soifs d’amour non étanchées,

Pires que des plaies ouvertes ?

 

Qu’en sais-tu, toi qui reproches

Au cœur des aînés d’éclore,

Pensant qu’âge et bidoche

Interdisent d’aimer très fort ?

 

Que sais-tu des amours porteuses,

Toutes faites, d’abnégation,

Et des étreintes fougueuses

Qui font frôler l’aliénation ?

 

Nul ne peut vivre sans amour,

Peut importe le calendrier ;

Un être seul vit le cœur lourd,

Prompt à se recroqueviller.

 

Un jeune cœur se relève

De ses chagrins et ses soupirs,

Mais un aîné privé de rêve,

Préférerait plutôt mourir !

 

Tu es jeune ; tu ignores

Que si les feuilles jaunissent,

Le cœur du tronc bat encore

Et ses branches refleurissent.

 

Tu t’étonnes qu’on s’attendrisse

En voyant un bouton de rose,

Et à ton copain tu glisses :

Tu te rends compte, ils osent !

 

On n’a pas tes vingt ans, d’accord,

Mais bien qu’ayant plus du double,

De ton âge, on vibre encore

Et on plaint ta vision trouble.

 

De mon temps, on naissait homme,

Du vôtre, on essaie de l’être ;

Vous êtes entre deux chromosomes

Et misez tout sur le paraître.

 

Je ne t’en veux pas, fier-à-bras,

Les circonstances atténuantes,

Tu les dois à ton âge ingrat 

Et ta jugeote balbutiante.

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29 décembre 2018 6 29 /12 /décembre /2018 09:33

 

tu nais, tu grandis et tu meurs,
même longue,ta vie est brève,
pleine de rires ou de pleurs,
tu n'as que le temps d'un rêve!

Une bien triste nouvelle,
Que celle de cette perte;
Une perte des plus cruelles
Qui laisse une plaie ouverte.

Un être entier vient de partir
Soudainement, sans faire de bruit;
Un être dont le sourire
Toujours présent, charme et séduit.

Encore un départ précoce
Qui laisse un trou ici-bas;
Un trésor livré à la fosse,
Au terme d'un très long combat.

Elle frappe de nouveau, la farce,
La vie ne fait pas de cadeau;
Que peut-on attendre d'une garce
À part quelques coups dans le dos!

Repose en paix, chère amie,
Tu pars et laisse une douleur
Forte comme ce n'est pas permis
Dans les esprits et dans les cœurs

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28 décembre 2018 5 28 /12 /décembre /2018 14:33

 

Une année se meurt, une autre prend sa place,

Cela me fend le cœur, tous ces coups de grâce !

De combien d’années mortes ai-je fait mon deuil,

Et de combien de portes ai-je franchi le seuil ?

Plus on en enterre, plus la certitude

Qu’on les a bien perdue, nous porte un coup rude.

Les pertes pèsent lourd sur le reste à vivre

Et font que le parcours devienne un triste livre.

L’année glisse vite, tel un reste de sable,

Et cela m’irrite, car il est déplorable

De voir ainsi mourir une année complice,

De nos joies et sourires sans que l’on réagisse.

Devrait-on s’en réjouir où bien le déplorer ?

Ces ans prompts à s’enfuir, doit-on les célébrer ?

A mon humble avis, il faudrait les pleurer,

En bonne compagnie, au lieu de se leurrer

A fêter les nouvelles, comme si celles-ci

Allaient être éternelles, dépourvues de soucis.

Si vous avez aimé, celle qui va partir,

On ne peut vous blâmer de ne pas vous réjouir

D’en voir d’autres pointer à l’aube nouvelle

Et de ne pas chanter en rendant grâce au ciel.

Rentrez vos oriflammes, rien n’est aussi navrant

Qu’une année qui rend l’âme, rien n’est plus déchirant !

Rien ne peut nous rendre les belles saisons mortes,

Ni les années tendres que le temps emporte.

Au lieu du jour de l’an, accueilli en fanfare,

Célébrons chaque instant de chaque jour qui part.

Essayons de fêter chaque lever du jour,

Au lieu d’exulter face au compte à rebours !

Heureuse année, oui, mais qu’a-t-on à fêter,

Le deuil d’un an qui fuit, qu’on ne peut arrêter ?

C’est le temps des bilans en compagnie d’intimes,

Autour d’un feu de camp, en ce jour ultime

Et si le cœur vous dit, pourquoi ne pas pleurer

L’éternelle comédie qu’on ne cesse d’endurer !

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7 décembre 2018 5 07 /12 /décembre /2018 11:58

 

Des frères nés pour s’entendre,

Reçurent un jour un étranger,

Qui était venu les surprendre

A l’heure où ils allaient manger.

 

Ils l’accueillirent à bras ouverts

Et le traitèrent comme l’un d’eux ;

Fort de leur gite et leur couvert,

Il prit des forces peu à peu.

 

Sa puissance devint telle,

Qu’il les domina sans efforts ;

Ils vécurent sous sa tutelle,

Subissant la loi du plus fort.

 

Il fallait chasser l’occupant

Qui faisait main basse sur tout,

Vivant ainsi à leurs dépens

Et faisant siens tous leurs atouts.

 

Ses abus étaient tels, qu’outrés

Les frères en eurent marre ;

Ils prirent les armes pour contrer

L’avidité de ses soudards.

 

A terme, ils en vinrent à bout,

Le chassèrent hors des frontières,

Remirent leurs pays debout

Et récupérèrent leurs terres.

 

Hélas, leurs progénitures,

Coupées du legs des ancêtres,

Se replièrent derrière les murs

Laissés par cet indu maître.

 

Les liens à même de nous unir

Sont plus solides que nos rancœurs ;

Il est temps de faire ressortir

Nos communs dénominateurs.

 

Ce qu’on s’échine à produire

Séparément, souvent en vain,

Sera plus facile à construire,

Ensemble, la main dans la main.

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6 décembre 2018 4 06 /12 /décembre /2018 10:23

 

Ces vers retracent l’Histoire

Des cinq doigts d’une même main ;

Cinq frères porteurs d’un espoir

De voir converger leurs chemins.

 

Cinq pays que tout unissait,

La langue, la foi et la terre,

Vivaient dos tourné au passé

Où les leurs étaient des frères.

 

Cinq grands pays qui auraient pu,

En écoutant la voix du cœur,

Ressouder les charnières rompues

Et de leurs peuples faire le bonheur.

 

La nature leur a tout donné…

Richesses et ressources humaines,

Et un Dieu prêt à pardonner

Tous les torts et toutes les peines.

 

Il leur aurait suffi pour ça

De tourner les sombres pages

Que l’égarement les força

A écrire au fil des âges.

 

Au lieu de ça, ils mirent l’accent

Sur de futiles acrimonies,

Et des propos embarrassants

Qui gardent les rangs désunis.

 

Des frères qui serrent les rangs,

Quelle effrayante perspective,

Pour qui vit de leurs différents,

Chez nous ou sur l’autre rive !

 

Il faut vraiment être égaré,

Pour ne voir que l’arbre en flamme,

Au seuil de toute une forêt,

Puis en faire tout un drame !

 

Frères épars, tendez vos mains

Et convergez vers l’étreinte

Qui sellera un lendemain

A l’épreuve des contraintes !

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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 14:42

 

On ne mesure l’ampleur de sa perte,

Qu’une fois qu’on a vidé ses douilles,

A la saison de chasse ouverte,

Et qu’on regagne sa base bredouille.

 

Certains rapports vous font lâcher bride,

Pensant que nul n’est irremplaçable,

Mais il est certains départs qui vident

Le cœur et vous laissent pitoyable.

 

On prend pour acquise la fortune

D’avoir dans sa vie un être aimant,

Pour qui d’autres décrocheraient la lune,

Et donneraient des rivières de diamants.

 

Il arrive que cet être se lasse

D’arroser, en pure perte, du sable,

Au fil d’une jeunesse qui passe,

Sans jamais rien récolter de durable.

 

Il tourne alors le dos et livre

L’ingratitude aux années mortes ;

Les créatures que l’amour enivre,

Éprouvées, se révèlent plus fortes.

 

Livré à lui-même, l’imbécile

Qui, à terme, a eu la faiblesse

De confondre indulgent et docile,

Se retrouve tout seul, en détresse.

 

Alors, il s’assoit et il s’interroge,

Dans les larmes et dans les regrets,

Sans pouvoir faire revenir l’horloge

A l’heure de ce bonheur égaré.

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26 novembre 2018 1 26 /11 /novembre /2018 10:05

 

Deux femmes surprirent un homme pleurant,

Seul, le visage pris entre les mains,

A côté d’un bouquet, sur un perron,

Comme sur un amour sans lendemain.

 

Elles marquèrent une brève pause

Puis, gênées, poursuivirent leur chemin ;

Des hommes qui pleurent, c’est une chose

Qui se limite aux doigts d’une main.

 

Cet homme qui pleure, c’est l’enfant

Qu’aucune de nous n’a jamais eu ;

C’est l’homme que chacune, au fond,

Voudrait avoir mais n’a pas pu.

 

Dit l’une d’elles, au bord des larmes,

Pendant qu’elles s’enfonçaient dans le flot

D’une foule pressée, dans le vacarme,

Pour se rendre à leur lieu de boulot.

 

Un homme qui pleure, c’est denrée rare,

Dit l’autre, dans sa serviette en papier,

A cette époque de toutes les tares,

D’hommes refaits de la tête aux pieds.

 

C’est la première fois que j’en vois un !

Tu as raison, ça ne court pas les rues ;

Un homme normal, rongé par le chagrin,

A cause d’une femme… qui l’aurait cru ?

 

Il y a de quoi faire renaître l’espoir,

Dans nos deux cœurs, par défaut, endurcis ;

Cédons à la faiblesse de le croire,

Et accordons aux hommes un sursis !

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